#172 : J’attraperai ta mort – Hervé COMMÈRE

172

J’attraperai ta mort, par Hervé Commère

  • Maison d’édition : Pocket
  • Couverture : Marion Tigréat
  • Pays : France
  • 160 pages
  • Quatrième de couverture :

« Paul Serinen est une sorte d’Arsène Lupin des temps modernes. Solitaire, discret et audacieux, il a réalisé un coup de maître. Il laisse derrière lui un diamantaire piqué au vif et un butin dissimulé avec son revolver sous sa véranda.

Depuis, sa belle demeure d’Étretat a changé de propriétaires.

Mais le passé n’est pas fait pour rester enterré… »

avis livre

Editions PocketLa première chose qui attire le regard sur ce livre, c’est bien sa couverture sobre et élégante, suffisamment abstraite pour se dire… qu’on aimerait bien se laisser tenter ! J’attraperai ta mort est donc le roman qui signe ma rencontre avec Hervé Commère, un auteur dont j’entends des éloges régulièrement. Il s’agit de son tout premier roman publié, un petit 168 pages aux Éditions Le Livre de Poche. Dès le premier chapitre, c’est le dépaysement total : où suis-je ? Avec qui suis-je ? Trafic de drogue ou trafic tout court ? Que fait-il, ce Paul Serinen tapi dans la nuit ?

Tu rêves d’un coup de cœur et tu tombes sur un sentiment… mitigé ! En effet, le style de l’auteur ne s’embarrasse pas de fioritures, pas de longues descriptions, pas de guimauve, mais les « je » affluent très vite. En même temps, la narration est à la première personne, il n’y a pas de souci jusqu’ici. Sauf quand le « je » prend trop de place, et c’est ce qui s’est passé sous mes yeux. Des paragraphes conséquents avec très peu de dialogue, et un Paul qui me fait une liste de courses de ses escroqueries, de ses plans pour mieux escroquer, de sa vie qu’il pense extraordinaire. Cette façon de dresser une liste de « je » m’a ralenti dans ma lecture, ça et le fait qu’en plus, le récit soit au passé simple. Un côté mécanique qui a rendu l’immersion plutôt tendue. Heureusement, ce n’était que la première partie !

Ce court roman comporte trois parties assez inégales en termes de style et d’intérêt, d’ellipses. Quand la première partie faisait des allers-retours incessants entre plusieurs dates et s’accordait sur la liste de courses à la « je », la deuxième partie m’a fait regagner l’envie de finir. Cette fois, ce n’est plus Paul qui est aux commandes, c’est Matthieu, dont la vie doit basculer à un moment donné. Paul est maître de son destin, Matthieu, c’est plus délicat, et c’est peut-être ça qui m’a plu en fin de compte. Une enquête où le danger rôde, parce qu’on est bien dans un roman policier. Quel prix à payer pour connaître la vérité ? Deuxième partie revigorante, et pas juste par l’écriture plus vivante, aussi parce qu’on connaît la conclusion dès les premières pages de cette partie, ne reste plus qu’à comprendre… comment on en arrive là ? Malheureusement, l’épilogue fait retomber la tension, arrivé comme un cheveu sur la soupe, avec certes des explications qui viennent compléter les quelques interrogations, mais ça débarque de nulle part, comme si l’auteur ne savait pas comment conclure.

J’attraperai ta mort me laisse un arrière-goût amer, je n’ai pas l’impression d’avoir pu saisir les propos du roman, ses subtilités. L’histoire tient la route, l’écriture sait t’emprisonner entre les lignes à certains moments, mais globalement, ça reste inégal, tant au niveau des personnages que du rythme. Paul au fond n’a que peu de personnalité, Verpraat n’est qu’une caricature de parrain vilain ; c’est peut-être bien Matthieu qui vole la vedette dans ce roman, dès qu’il se plonge dans une enquête dangereuse. Alors, serait-ce un avis négatif ? En vérité, même si je garde une moue mitigée sur l’ensemble de ce tout premier roman, il y a bien une chose qui relève le tout : la conclusion. Délicieuse tant elle est cruelle et inéluctable. Enfin un roman qui bouleverse le schéma ! Tu es intrigué ? Il va falloir lire ce petit roman pour tout comprendre ! Quant à moi, la première rencontre n’aura certes pas fait d’étincelle, mais j’ai déjà d’autres lectures de l’auteur qui m’attendent, et j’ai hâte !

Pour aller plus loin          

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