#171 : Papier noir, lueur d’espoir – Mina M.

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Papier noir, lueur d’espoir par Mina M.

  • Maison d’édition : Éditions du Chat noir
  • Collection : Chatons hantés
  • Couverture : Mina M.
  • Pays : France
  • 112 pages
  • Quatrième de couverture :

« Numa, orphelin de 12 ans mystérieux et atypique trouve du réconfort dans le papier qu’il sculpte à longueur de temps et dans son amitié pour Emi. Un jour, celle-ci chute d’un arbre et tous pensent le garçon coupable. Désespéré, Numa fuit vers la Forêt Hurlante.

Perdu dans le noir. Brisé par la tristesse, la solitude et la peur. Il fait la connaissance d’une étrange créature : le Corbu. Trouvera-t-il le chemin vers la paix ou s’abandonnera-t-il complètement au destin cruel que Mélancolie et Bile Noire lui réservent ? »

avis livre

Éditions du Chat noir — WikipédiaJe connaissais Mina M. comme l’illustratrice talentueuse virevoltant d’une maison d’édition à une autre, c’est la première fois qu’elle m’apparait sous les traits d’une conteuse d’histoires, et en plus, ce n’est pas son premier essai ! Papier noir, lueur d’espoir est le cinquième roman de la collection Chatons Hantés chez les Éditions du Chat noir. Comme de coutume c’est une couverture soignée et enchantée qui m’accueille, une illustration qui accroche le cœur, comme le reste des dessins à l’intérieur du roman. De la douceur, de la mélancholie, un brin de fantastique pour éveiller l’imagination de l’esprit, et du gothique qui caractérise la maison d’édition.

Et le résumé se pointe… avec le premier doute. « Mystérieux et atypique » pour décrire Numa, le personnage central. C’est devenu tellement banal dans les résumés de YA ou romance, que je me suis méfiée très vite. Aurais-je dû ? C’est plus complexe que ça ! Je ne suis pas la cible de la collection, un poil plus âgée, un poil moins rêveuse, et en plus je bouffe plus de polar que de jeunesse, alors forcément le prologue mièvre et guimauve d’un amour adolescent, ça me fait moins d’effet, même si l’écriture de Mina M. offre son lot de poésie, à l’image de ses illustrations. C’est agréable, c’est beau et triste à la fois, ça rappelle des souvenirs dans les thèmes abordés. Jugement des autres, dépression, résilience, solidarité, art comme thérapie. Tout ça sur 112 pages à peine, une norme chez les Chatons hantés. Sauf que 112 pages, c’est très court pour une telle histoire ; TROP court.

Facilités dans l’intrigue, dénouement simpliste et prévisible, un rythme qui ne peut pas se permettre d’attendre au vu de la longueur du roman. Tout s’enchaîne, pas de superflu. Les personnages et ce petit univers paisible et trompeur en même temps se déroulent, la menace gronde, et quand la conclusion vient, il ne reste plus beaucoup de pages, on se retrouve avec quelque chose de trop survolé pour être crédible, bien que poétique, toujours avec Mina. M ! Papier noir, lueur d’espoir s’apparente à un conte facile et basique dans sa construction, où il faut savoir s’écarter de la crédibilité pour apprécier les mots et les images, les thèmes lourds de sens et la double lecture. On y parle avec sensibilité de mal-être au pluriel, parce que le mal-être existe sous différentes formes, comporte plusieurs étapes et ne se manifeste pas de la même façon pour chacun. On y parle de résilience, de rechute, d’espoir, de suicide, on y lit de belles références diverses aux Arts, on se cultive dans ce cocon.

Quelle est la force majeure de ce court roman ? Nommer ce que l’on a du mal à nommer. Le mal-être, l’envie d’en finir, la petite étincelle ou la rage qui pousse à rester un jour de plus, le poing invisible qui sert si fort le cœur, la boule dans la gorge ; bref, ces mots qu’on aura parfois du mal à trouver, ou même à dire à haute voix, quand on va mal. Ici on donne un visage à l’espoir et la mélancholie, on personnifie la résilience ou le gouffre qui guette, comme s’il attendait sa proie, comme s’il s’agissait d’un méchant qu’on peut arrêter comme un super-héros arrête son pire ennemi. Et puis les traumatismes vécus par les différents personnages sont rarement mis au gros plan. Ils sont là, ils existent, mais ce n’est pas le traumatisme qui va définir qui est Numa, c’est plutôt comment il vit avec son mal-être.

Les visages et les noms ne restent pas longtemps, parce qu’en fin de compte ce n’est pas la personnalité de chacun qui compte le plus, c’est le concept proposé, celui de la résilience. Très raccord avec la collection Chatons hantés ; des sujets profonds et un format adapté à un jeune public pour susciter de la réflexion, ou pour prendre conscience qu’on n’est pas seul à vivre ces moments douloureux, le tout avec simplicité.

Pour aller plus loin          

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