#159 : Contes de la mer – Sébastien RECOUVRANCE & autres

Couvertures

Contes de la mer, par Sébastien Recouvrance, Paul Sébillot, Anatole Le Braz, Ernest Du Laurent De La Barre & François-Marie Luzel

  • Maison d’édition : Jean-Paul Gisserot
  • Collection : Gisserot – Marine
  • Pays : France
  • 123 pages
  • Quatrième de couverture

« Depuis toujours, les hommes ont aimé inventer et raconter des histoires. Bien avant l’invention de l’écrit, l’imaginaire a nourri ce que l’on appelle les traditions orales de toutes sortes de récits, souvent merveilleux et libérés des contraintes de la réalité. C’est cette extraordinaire ouverture sur le rêve, où tout devient possible, voire permis, qui fait la force et l’intérêt de ce très riche patrimoine culturel de l’humanité constitué par les contes, dans tous les domaines, dans tous les pays, dans toutes les régions. »

avis livre

cropped-LOGO-2Le goût salé de la mer et le chant des fantômes marins qui voguent sans lucarne ni phare… Contes de la mer est un recueil de contes et légendes bretonnes, des histoires racontées de génération en génération, ou reconstituées après un grand travail de recherche. Cinq plumes s’y sont mises pour nous livrer cet aparté dans cette culture emplie de belles choses, certes avec quatre d’entre elles décédées au moment de la publication de ce petit bijou.

L’histoire de Contes de la mer commence ainsi : lectrice curieuse que je suis, j’achète ce petit livre datant de 1998 aux couleurs ravissantes dans une boutique de livres d’occasion, c’est ma période contes et légendes, la couverture brillante et rigide sait me charmer. C’était il y a deux ans, voire plus. Là, quelques années plus tard, postée devant ma bibliothèque, me voici attirée par ce bleu fort, ce bleu marin, l’odeur salé de la mer et l’appel de la culture bretonne, ma culture. Je glisse un regard sur le livre qui alterne textes et illustrations en noir et blanc de paysages et de bateaux.

Vous livrer mes impressions sur chaque conte risquerait d’être plus ennuyant qu’autre chose, c’est qu’il y en a beaucoup, un total de quinze textes en tout, alors je devrais me contenter de vous en donner mes coups de cœur. Le Vaisseau noir, certes classique dans sa conception du Diable, dans le piège qui se referme sur le Prince des ténèbres ; ça reste un excellent conte auquel on se prend facilement. La bague du capitaine, mon favori, un savoureux conte où se mélangent fantastique, inexplicable et frissons, destin funeste et respect des morts. Ou bien comment rester indifférente à cette explication du mythe de la ville engloutie et le pourquoi du comment, avec La ville d’Is ?

Quinze contes écrits, reconstitués et interprétés par cinq auteurs doués qui savent jouer de leur plume pour nous transporter dans ces contes et légendes bretonnes, le tout agrémenté de nombreux points d’Histoire et d’anecdotes sur la vie de l’époque, la dure vie de marin et les craintes, les superstitions et l’importance de la foi en ces temps incertains, où chaque vague pouvait s’avérer mortelle pour le marin imprudent. S’il fallait résumer Contes de la mer, j’en dirais qu’on y retrouve beaucoup la sagesse des anciens, la générosité qui n’attend rien en retour, la bonté, le respect envers les anciens et envers les morts. La foi, très présente également puisqu’on y lit les apparitions du Diable en personne, ou d’âmes perdues en mer. Un goût de persévérance s’y glisse souvent, pour compléter le tableau.

La plupart de ces contes ont été rapportés par des personnes identifiées, et les auteurs se sont employés à livrer une reconstitution accessible à chacun ; il y a certes des termes parfois techniques concernant la marine, les pêcheurs, des termes que l’on n’entend pas forcément tous les jours, expliqués suffisamment pour que le lecteur novice puisse s’y retrouver quand même, ou avoir la curiosité de chercher la définition. Le ton reste toujours aussi agréable, voire prenant et accompagné de frissons sur certains contes. Fantastique, fantôme, tentations diaboliques et présence régulière de liens familiaux, de mentor… un tour des terres bretonnes des années 1800 – 1900, à la sauce surnaturelle, avec un ouvrage court et délectable !

Les plumes

Ils sont cinq à s’être retroussés les manches pour offrir ce bel ouvrage, dont quatre bretons lointains :

Pour aller plus loin

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