#186 : Vipère au poing (T01) – Hervé BAZIN

9782253237617-001-T

  • Titre : Vipère au poing
  • Auteur : Hervé Bazin
  • Maison d’édition : Livre de Poche
  • Nombre de pages : 240
  • Prix : 5,90€
  • Quatrième de couverture :

« Vipère au poing est le récit, largement autobiographique, du combat impitoyable que livrent Jean Rezeau, dit Brasse-Bouillon, et ses frères, à leur mère, Folcoche. Jean Rezeau, que nous suivons de quatre à seize ans, n’est pas pour autant un enfant martyr. Il a beaucoup trop de combativité pour être de ceux qui subissent : la haine l’occupe comme d’autre la tendresse. N’avoue-t-il pas, à la dernière ligne : « Merci ma mère ! Grâce à vous, je suis celui qui marche, une vipère au poing ».

Cri de haine et de révolte, Vipère au poing, le premier roman d’Hervé Bazin, lui apporta la célébrité et le classa d’emblée parmi les écrivains français les plus lus de notre époque. »

avis livre

« Toute foi me semble une duperie, toute autorité un fléau, toute tendresse un calcul. Les plus sincères amitiés, les bonnes volontés, les tendresses à venir, je les soupçonnerai, je les découragerai, je les renierai. »

LOGO éd livre de pocheVengeance à Folcoche, celle qui fascine autant qu’elle fait craindre, celle qui rejette autant qu’elle retient. Tu l’auras deviné, Vipère au poing est à l’honneur. Cette vipère que j’ai découvert il y a bien longtemps dans son adaptation télévisuelle de 2004, avec la très convaincante Catherine Frot et l’intrépidee Jules Sitruk. Cette vipère que j’ai touché du doigt en troisième lors d’une écriture d’invention qui reprenait l’une des scènes avec la vile Folcoche. Aujourd’hui enfin, ce classique fait partie de mes lectures achevées ! D’ailleurs, le sachiez-tu, c’est un plaisir d’apprendre qu’il s’agit là d’un tome 1, et qu’Hervé Bazin a repris sa plume sur deux autres tomes !

Voici donc une lecture satisfaisante à coup sûr, courte de ses quelques 300 pages, et pourtant… sans surprise aucune, ni action, pour une raison si simple : ayant déjà vu son adaptation, la relation entre cette mère dénuée d’amour et sa famille éclatée n’a pas changé entre les deux supports. Véritable plaisir d’y retrouver des scènes quasi similaires entre le livre et le film, et d’autres scènes surprenantes où les répliques ne sont pas là où elles devraient être, prennent plus de profondeur, ajoutent une nouvelle dimension à ce classique. La majorité du film suit bien la trame du livre, avec ses petits détours et ses grands changements. Oui, je sais, c’est du livre dont je dois parler ! Parlons-en donc. Il est vrai que l’écriture et la tournure des phrases, des expressions, pourra dépayser régulièrement, fastidieux à souhait. Les lieux dont il est question, l’éducation si éloignée de la nôtre, « la moderne », ce rapport omniprésent à la religion, le jugement entre bourgeoisies et « petites gens ».

Le roman passe sans défouler les tempêtes, après tout il ne s’agit pas d’une course contre la montre ou d’une enquête. C’est la tension entre Paule Réseau née Pluvignec, et ses fils, qui occupe tout l’espace. Ses fils, je devrais plutôt me pencher sur Jean, Brasse-Bouillon contre son gré. Jean, ce fils qui hait sa mère autant qu’elle le hait, et pourtant, l’enfant qui lui ressemble le plus. Tout au long de cette vipère toxique, c’est cette bataille entre deux esprits forts qui se mène, avec trahisons, coups d’état et rébellions, coups bas et mise à l’écart. Non, pas d’action au sens où tu l’entends, mais l’envie de savoir où ça se termine, si Jean et sa forte tête sauront se défaire des filets « maternels ». Pas de violentes disputes, ça ne se fait pas en bourgeoisie. Du sous-entendu, des manœuvres et, décidément, deux esprits malins qui se cherchent et s’affrontent sous le regard de deux frères et d’un époux soumis, incapables chacun de prendre leurs responsabilités, de se relever.

J’en terminerai ici avec mon avis, et je laisse les analyses pointues aux autorités compétentes ! Moi, je ne l’ai lu qu’une fois et j’attends de me procurer les suites. D’autres sauront mieux que moi te parler de cette Vipère au poing prodigieusement fascinante. Sans être la lecture du siècle, j’avais hâte de découvrir ce classique, et ma foi, je ne suis pas déçue, avec d’un côté l’adaptation qui m’avait donné un avant-goût, et de l’autre, le support original pour nourrir mes réflexions et ma vision de chaque protagoniste, ou antagoniste selon comment tu te situes. J’ajoute que le dernier chapitre a une saveur toute particulière, ce quelque chose de touchant et de terrible à la fois, les mots d’un homme qui restera froid avec les choses de l’amour, voire la femme en général, comme en témoigne sa relation avec Madeleine. Sur ce, en avant la lecture des suites et des analyses plus poussées !

Question ouverte : est-ce un roman adapté à une lecture imposée au collège ou au lycée ?

Pour aller plus loin          

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